Adopté en juillet 2020, le premier volet du Paquet Mobilité (également appelé Paquet Mobilité 1) vise à renforcer la supervision et la régulation de certains aspects fondamentaux du métier de conducteur routier et à harmoniser la concurrence au sein de l’Union européenne. Il s'agit notamment de préciser les règles relatives aux temps de conduite et de repos, de réglementer plus en profondeur le détachement des conducteurs à l'étranger, et d’encadrer encore davantage les conditions d'accès à la profession.
Focus sur les temps de conduite, de pause et de repos des chauffeurs de poids lourds, régis à la fois par la réglementation française et européenne.
Les conducteurs routiers du secteur du transport de marchandise sont soumis à un régime d'équivalence : le Code des transports français (article D. 3312-45) définit des temps de service considérés équivalents à la durée légale de travail hebdomadaire (35 heures).
Ces derniers sont de :
Les heures supplémentaires sont autorisées, mais ne doivent pas dépasser les durées maximales :
Les temps de service Le temps de service, mesuré grâce au tachygraphe, correspond à la période durant laquelle un conducteur est à la disposition de son entreprise. Plus concrètement, il résulte de la somme de tous les temps de travail compris dans une journée d’activité. Il comprend donc les temps de conduite ainsi que que les autres temps de travail tels que :
La gestion des temps de service est un des leviers du fleet management pour optimiser l’activité des salariés du secteur du transport. |
Le Paquet Mobilité 1 étend le champ d’application des règles sur les temps de conduite, les pauses et les temps de repos.
À compter du 1er juillet 2026, elles s’imposeront aux conducteurs conduisant des véhicules de plus 2,5 tonnes (remorque ou semi-remorque) sur des trajets internationaux ou pour du cabotage.
Le texte a aussi introduit deux nouvelles exceptions à ces règles.
Il s’agit d’abord des chauffeurs de véhicules entre 2,5 et 3,5 tonnes transportant des marchandises dans un but non commercial, c’est-à-dire pour le compte propre de l’entreprise, et non de ses clients.
Sont aussi exemptés les professionnels dont l’activité principale n’est pas le transport routier et qui utilisent des véhicules de moins de 7,5 tonnes pour :
Cet usage doit être limité à un rayon de 100 kilomètres autour de leur local professionnel.
Elle correspond à la durée de conduite totale accumulée entre la fin d'un temps de repos journalier et le début du repos journalier ou hebdomadaire suivant.
Pour les conducteur de camions plus de 3,5 tonnes, elle est limitée à 9 heures.
La durée de conduite ne doit pas dépasser 90 heures sur deux semaines consécutives. |
Une pause de 45 minutes doit systématiquement être prise après 4 heures 30 de conduite.
Puisque la durée de conduite journalière maximale est de 9 heures, cette pause correspond à une pause journalière.
La pause fractionnée
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En cas de conduite en équipage, le conducteur peut profiter de cette pause dans le véhicule conduit par son collègue. La seule condition : ne pas assister la conduite.
Le temps de service d’un travailleur de nuit ne doit pas excéder 10 heures.
Sous condition de circonstances exceptionnelles, et tant que cela ne compromet pas la sécurité routière, le conducteur peut dépasser les temps de conduite journalier et hebdomadaire autorisés.
Cela n’est autorisé que pour rejoindre le centre opérationnel de son employeur ou son lieu de résidence en amont d’un temps de repos hebdomadaire.
Ce dépassement est limité à :
🚨Attention √ Le conducteur est tenu d’indiquer manuellement le motif de dépassement sur la feuille d’enregistrement, une sortie imprimée ou le registre de service au plus tard à son arrivée à destination ou au point d’arrêt approprié. √ Tout dépassement est compensé par une période de repos équivalente. Elle doit être prise au plus tard à la fin de la 3e semaine suivant celle du dépassement, et mise bout à bout avec une autre période de repos. |
C’est le temps dont le conducteur peut librement disposer au cours d’une journée. On parle d’un repos journalier normal ou réduit. Sa durée est inscrite dans le Code des transports.
Il existe aussi un repos hebdomadaire normal et réduit.
Hébergement des conducteursLes chauffeurs doivent parfois prendre leur période de repos hebdomadaire loin de leur domicile. Le Paquet Mobilité 1 oblige désormais les entreprises qui les emploient à prendre en charge leurs frais d’hébergement. L’objectif : prévenir la fatigue des conducteurs et réduire les risques en matière de sécurité routière. |
Autre nouveauté introduite par le Paquet Mobilité 1 : en dehors de l'État membre d'établissement de leur employeur, les conducteurs peuvent prendre deux temps de repos hebdomadaires réduits consécutifs.
Sur quatre semaines consécutives, ils doivent donc prendre au moins quatre temps de repos hebdomadaires dont au moins deux temps normaux.